Le chant de l’eau musique
C’est en longeant le ruisseau que sa musique a déclenché le projet Le chant de l’eau. M. Bernard Fort, compositeur électro-acoustique, a gracieusement prêté une composition acousmatique originale créée à partir d’enregistrements d’un ruisseau.
Le simple son de l’eau a un effet apaisant sur la plupart d’entre nous et son écoute resitue la personne dans un autre espace-temps que celui de la salle d’exposition.
Pour entendre un extrait de la musique, cliquez sur le triangle qui suit.
Le compositeur décrit ainsi sa démarche :
Au départ, je me posais la question : est-il possible de faire l’équilibre entre abstraction musicale et figuration, un peu comme on peut se poser ce type de question en peinture ou en photographie.
Je me demandais comment affirmer une présence mais le plus discrètement possible : proposer une écoute sans l’imposer. Il y a des sons qui sont là et que l’on n’écoute pas, qui ne dérangent pas. Mais si la personne le choisit, elle peut les écouter attentivement ou musicalement et même s’y projeter.’’
À propos de cette musique :
‘’Son titre est Rivière, mais dans la réalité on entend un petit ruisseau d’Irlande qui traverse un champ. Je l’ai réalisée pour une installation sonore intitulée Hors-Champs. J’ai d’abord enregistré le cours d’eau une minute à un endroit précis, puis une minute quelques mètres plus loin, puis un troisième plan en avançant encore de quelques mètres. En fin de compte, j’obtenais une vingtaine de plans en stéréo.
Dans la galerie d’exposition, Hors-Champs présentait le même objet sonore de plusieurs manières.
1-Un collage des fragments permettait à l’auditeur d’écouter le ruisseau en se déplaçant.
2- Une installation en plein air avec 20 petits haut-parleurs dissimulés et distancés de quelques mètres le long d’une allée, dans un par. C’était alors l’auditeur qui se déplaçait.
3- J’ai aussi installé le même dispositif avec les haut-parleurs visibles et en évidence, posant encore la question de la réalité de la représentation.
4- Enfin, je réalisais des micros montages et d’autres travaux sur des petits détails, comme pour retoucher et enluminer la musique. Si l’auditeur est prévenu, il repère facilement ces intentions, s’il ne l’est pas, il ne s’aperçoit sans doute de rien. Cette installation était diffusée dans une grande salle d’exposition, à la Villa Gillet, centre d’art contemporain à Lyon (France).
J’espère être clair. En fait, tout est très simple. Ces souvenirs me reviennent à l’esprit en lisant votre courrier et en regardant vos photos. »