L’ESPRIT DES LIEUX : UNE EXPÉRIENCE PLASTICIENNE, CONCEPTUELLE ET MÉDIATRICE
L’ESPRIT DES LIEUX tente d’utiliser le meilleur de deux approches : plasticienne et conceptuelle. Et la médiation culturelle permet d’expérimenter ces deux approches.
Plasticienne…
Par le soin apporté aux aspects formels de la photographie : composition et texture, justesse des couleurs et des contrastes, harmonisation de l’œuvre au support utilisé et scénarisation de l’environnement pour la présentation de l’œuvre, mes photographies sont délibérément plasticiennes. Je vise à produire une image qui se tient d’elle-même, qui a une existence propre et qui peut être considérée comme une «belle image»» par celle ou celui que regarde.
L’art photographique contemporain fait une place importante à son expression conceptuelle et c’est bien. Néanmoins, je crois qu’une grande partie des gens qui fréquentent les lieux de diffusion culturelle apprécie d’abord la dimension plastique de toute image. Et ce groupe est encore plus important dans les lieux culturels dits «publics» tels les musées, les centres cultuels… bref, les endroits populaires. C’est pourquoi l’expérience conceptuelle que je présente démarre par l’expérience plasticienne i.e. une «belle image»
Conceptuelle…
En ce que ces photographies participent au concept ExpérimentArt, une contraction des mots expérimenter et art. Ce projet «in situ» consiste afficher des photographies d’un lieu dans le même lieu que celui où elles ont été prises.
Cette proposition invite le regardeur à «se connecter» à son environnement et à comparer sa réalité immédiate à la vision artistique présentée par l’artiste. Dit autrement, elle superpose son expérience spatio-temporelle et sa perception-interprétation de la réalité qui l’entoure à celle de l’artiste.
Cette juxtaposition de l’œuvre et du réel suggère un questionnement multiple. Le point de départ demeurant l’appréciation de la beauté plastique de l’image. Sans cette amorce, l’expérience conceptuelle n’existera pas. Donc, admettons que l’image est appréciée.
Alors plusieurs pistes de réflexion sont possibles.
- La conscience de la beauté et des caractéristiques du lieu culturel visité.
Force est de reconnaître que nous ne visitons pas un musée ou une galerie pour en apprécier les caractéristiques mais bien pour s’exposer à son contenu. L’ESPRIT DES LIEUX nous recentre alors sur l’ici et le maintenant. - Ayant la possibilité de comparer la perception de l’artiste exposé à la sienne, le visiteur est pleinement justifié de la critiquer et de l’évaluer.
Il devient alors critique. - Confronté à l’irruption du champs artistique dans son vécu, il peut questionner le concept d’art et d’objet artistique.
Et en généralisant, la question de la place de l’art dans le quotidien. Et, la question réciproque : celle du quotidien dans l’art. - Dit simplement, la réaction du visiteur peut-être : si ces photos sont «artistiques» alors moi aussi je peux en faire de l’art. C’est alors qu’intervient le volet de médiation ExpérimentArt pour faciliter le geste créateur et artistique.
Médiatrice…
Avec des ateliers démocratiques et populaires de production photographique, la-le participant-e est invité-e à réaliser et à produire son interprétation de L’ESPRIT DES LIEUX. Ainsi, grâce à une démarche pédagogique inclusive, les photographies prises par le groupe trouvent place à côté du corpus original.
Ici, le participant devient artiste et même commissaire puisqu’il participe aux choix des images retenues.
À ce jour, une douzaine de médiations culturelles ont permis à des citoyens de tout âge de produire et d’exposer des photographies à Rivière-du-Loup, Ville Saint-Laurent, Notre-Dame-de-Grâce, Côte-des-Neiges.
ExpérimentArt et L’ESPRIT DES LIEUX sont l’objet d’une vidéo de 10 minutes visible en ligne et sur demande : info@francismarin.com